La télésurveillance médicale est un acte de télémédecine défini à l’article R. 6316-1 du Code de la santé publique : elle « a pour objet de permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise en charge de ce patient. L’enregistrement et la transmission des données peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé ».

Les actes de télémédecine sont réalisés avec le consentement libre et éclairé de la personne. L’information préalable délivrée au patient en amont comprend explicitement les deux possibilités de suivi : par suivi conventionnel seul ou par télésurveillance.

Les dispositifs médicaux numériques utilisés pour la télésurveillance médicale du pacemaker ou défibrillateur des patients insuffisants cardiaques ont pour fonction de « collecter, d’analyser et de transmettre des données cliniques concernant le dispositif du patient et d’émettre des alertes lorsque certaines de ces données dépassent des seuils prédéfinis« .

Qui peut assurer le télésuivi ?

Le médecin ou l’infirmier peuvent réaliser la télésurveillance. Cependant, tous les professionnels de santé en charge de la télésurveillance doivent être formés à la pratique d’une télésurveillance et à la cardiologie. Le médecin effectuant la télésurveillance interprète à distance les données nécessaires au suivi médical du patient et, le cas échéant, prend des décisions relatives à sa prise en charge.

Le médecin effectuant la télésurveillance peut être :

  • le cardiologue 
  • le médecin généraliste disposant d’un DU d’insuffisance cardiaque en association avec le spécialiste et maîtrisant l’interprétation des données de télésurveillance
  • ou l’Infirmier soit dans le cadre de ses compétences propres, soit dans le cadre d’un protocole de coopération entre professionnels de santé (ISPIC), soit dans le cadre de la pratique avancée (IPA) (pour en savoir plus sur les infirmiers spécialisés CLIQUEZ ICI)

Les bénéfices de la télésurveillance

La télésurveillance de l’insuffisance cardiaque permet un maintien du patient IC au domicile avec une prise en charge adapté et structurée.

Grâce au télésuivi, la décompensation cardiaque peut être décelée tôt et ainsi le patient pris en charge immédiatement. 

Lorsqu’il y a une décompensation cardiaque nécessitant une hospitalisation, le patient est hospitalisé immédiatement dans le service de cardiologie sans avoir à passer par les urgences. Ce qui permet un désengorgement des urgences.

Grâce à la coordination du parcours de soin, le patient voit régulièrement son médecin traitant ainsi que son cardiologue de ville. L’infirmier délégué informe les correspondants à chaque alerte des modifications médicamenteuses apportées, par le biais d’un compte rendu envoyé à chaque correspondant.

Le processus de télésurveillance

Formation et information du patient

Le patient est formé à l’utilisation des dispositifs utilisés pour son suivi par télésurveillance. De plus, il doit être informé du contexte et des objectifs de mise en place de la télésurveillance, des modalités de mise en œuvre : organisation, paramètres suivis, professionnels de santé impliqués ; la conduite à tenir en cas d’urgence et ses droits relatifs au traitement de ses données.

Il est important de prévenir le patient sur les objectifs et les limites de la télésurveillance. En effet, elle ne constitue pas une prise en charge d’urgence, mais un suivi des alertes sur des horaires définis. Il est donc impératif qu’en cas d’urgence le patient contacte les services d’urgence. 

Pour la mise en place de la télésurveillance, un boitier est délivré au patient qui doit être branché sur une prise de courant et placé dans la chambre à coucher. Une fois par mois le défibrillateur transmet au boitier les informations concernant son fonctionnement et les événements survenus. Les résultats sont classés ou non en tant qu’alerte pour que le délégué les traitent. L’équipe de télésurveillance rythmologique analyse ces données une fois par mois et contacte la patient (ou son aidant) si besoin. C’est pour cette raison qu’il ne s’agit en aucun cas d’un système d’urgence puisque la télétransmission ne se fait qu’une fois par mois. Il n’est pas possible de régler le défibrillateur à distance. La télésurveillance permet d’espacer la consultation avec le rythmologue pour contrôler le matériel.

Le tri des alertes

Il existe différents outils de télésurveillance, il apparatient à chaque équipe de sélectionner l’outil qui lui correspond le mieux dans sa pratique. Toutes ont pour point commun de proposer une interface permettant de traduire les données recueillies, en alerte, selon un algorithme défini par le prestataire, et de les transmettre au télésurveillant. Au minimum, le poids est recueilli. 

Liens utiles

Le site du ministère de la santé répertorie de nombreuses informations concernant la télésurveillance CLIQUEZ ICI

En savoir plus sur la télésurveillance du poids des patients insuffisants cardiaques

Référentiel de la HAS :

« Télésurveillance médicale du patient porteur de prothèse cardiaque implantable à visée thérapeutique »