Le cœur est une pompe et dans l’insuffisance cardiaque, le cœur pompe moins bien. Ce qui favorise la formation des œdèmes (rétention d’eau et de sel). Les œdèmes sont souvent visibles : gonflements au niveau des pieds, des chevilles, voire des jambes. Manger très salé risque d’augmenter la formation des œdèmes. Un régime pauvre en sel est donc préconisé dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.

En France, nous consommons en moyenne 8 à 9g de sel par jour. Dans l’insuffisance cardiaque, cardiologues et diététiciens s’accordent pour recommander une quantité de 4 à 6g de sel par jour.

 

Ce que nous appelons communément « sel » est du chlorure de sodium ; dans l’insuffisance cardiaque, c’est la consommation de sodium en excès qui peut favoriser la formation d’œdèmes.

Régime pauvre en sel = Régime pauvre en sodium

Dans 1g de sel, il y a 400mg de sodium

Comment suivre un régime pauvre en sodium ?

En limitant :

– Le sel de la salière,

– Les aliments dont le sel est indispensable à leur fabrication : charcuterie, fromage, choucroute,

– Les produits industriels pour lesquels le sel est utilisé comme conservateur ou exhausteur de goût : pizzas, quiches, viennoiseries, pâtisseries, biscuits salés et sucrés, pain, conserves, potages, sauces, chips, olives,

– Les aliments naturellement riches en sodium : coquillages et les crustacés,

– Certaines eaux gazeuses lorsque le taux de sodium est supérieur à 50mg par litre

 

L’étiquetage des produits alimentaires renseigne sur la teneur en sel et en sodium.

A noter que les médicaments effervescents contiennent aussi beaucoup de sodium.

Mais tout en gardant le plaisir de manger et en préservant son capital musculaire !

– En remplaçant le sel par des épices ou des herbes aromatiques et en privilégiant les recettes « sucré-salé », grâce aux fruits qui apportent de la saveur à tous les plats en sauce.

– En majorant la consommation d’aliments riches en certains nutriments essentiels au travail musculaire (et le cœur est un muscle) comme les poissons gras (sardine, saumon, maquereau), les laitages, les fruits à coque sans sel ajouté (noix, noisettes, amandes) et les légumineuses (lentilles, haricots en grains, pois cassés).

 

ATTENTION : NE JAMAIS CONSOMMER DE SEL DE POTASSIUM,

ces sels de potassium sont utilisés comme substituts du sel (sodium) de table et peuvent entrainer une hyperkaliémie mortelle : parlez-en à votre médecin. 

Le rôle du diététicien dans le soin de l’insuffisance cardiaque :

Il vous guide dans vos choix alimentaires pour :

Limiter le risque d’œdèmes : en vous aidant à contrôler la consommation d’aliments riches en sel, grâce à l’apprentissage des équivalences

Limiter la fonte musculaire et la fatigue : en vous orientant vers des préparations culinaires riches en nutriments essentiels

 

Pour réaliser ses 2 objectifs, le diététicien doit prendre en compte plusieurs données :

– La prescription médicale qui fixe la quantité de sel que vous devez consommer,

– Les résultats du calcul de vos besoins énergétiques et protidiques,

– Vos habitudes socio-culturelles : les lieux et les horaires de vos repas, vos goûts, vos tolérances digestives, vos contraintes budgétaires

– Votre environnement : être renseigné sur la personne qui fait les courses et qui prépare vos repas

Le diététicien propose ensuite un programme alimentaire personnalisé, facilement réalisable par vous ou par votre entourage, avec des idées de menus et de recettes.

 

L’accompagnement diététique par un suivi à intervalles réguliers, permet d’améliorer progressivement vos habitudes alimentaires, grâce à l’acquisition de connaissances. Il peut être réalisé en milieu hospitalier ou dans le secteur libéral.

Dans les centres de cardiologie, le diététicien travaille au sein d’une équipe pluridisciplinaire, avec des cardiologues, des infirmiers, des psychologues, des assistantes sociales.

Il travaille aussi dans le domaine de la recherche clinique en participant à des études menées par les cardiologues. Il a la possibilité d’élaborer des protocoles de recherche paramédicale pour étudier le rôle de la nutrition dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque.

NUTRICŒUR est une étude multicentrique en cours d’analyse dont l’investigatrice principale est une diététicienne ; des résultats sur l’impact de l’alimentation dans le traitement de l’insuffisance cardiaque sont attendus.